Obbatalá

Présentation générale d'Obbatalá

Obbatalá
Obbatalá

Obbatalá, Oxalá, Orixalá, Ochalá, Orisainlá ou Orishanlá est un Orisha majeur. C'est le plus grand des Orishas et il est dit que ce fut le premier créé. On raconte qu'il est né en même temps que le soleil. Il est respecté par toutes les autres divinités. Il fait parti du groupe des Orishas cabecera avec Changó, Yemayá et Ochún.

Son nom vient du mot yoruba "Obbàtalá" qui signifie "roi de la pureté" ou "le roi vêtu de blanc". C'est la divinité de la pureté par excellence. Ceci lui donne le pouvoir sur tout ce qui est blanc (par exemple les os chez l'homme). Il aime la pureté, la blancheur et la propreté. Il est à la tête du groupe des Orishas funfun ou Orishas funfún (Orishas blancs).

Sur demande d'Olofin, Obbatalá est le fondateur de la Terre et le créateur de tous les êtres humains et de tout ce qui vit sur la planète. En tant que créateur, il régit toutes les parties du corps humain et plus particulièrement la tête et sa symbolique comme les pensées, les rêves et la vie. Il fut aussi envoyé sur Terre pour dispenser le bien et gouverner comme roi de la planète. Il est ainsi considéré comme la divinité de la création. Il est aussi plein d'amour, de patience et d'attention envers ses "fils".

Il représente également la paix et l'harmonie. C'est donc lui qui apporte apaisement, calme et tranquillité dans le monde. Il symbolise aussi la justice. Il ne dit que la vérité et incarne les choses vraies et justes. Il est consulté pour tout conflit entre humains ou nations afin de ramener la paix et de restaurer l'ordre. Il est la colombe blanche qui annonce le retour de la paix. De fait, il est protecteur des avocats.

Obbatalá est très apprécié et respecté parmi les Orishas grâce à l'attention qu'il leur porte. Sachant qu'il représente aussi l'intelligence, la sagesse et le savoir, ils viennent souvent lui demander conseil. Il est aussi médiateur dans les conflits entre Orishas.

Obbatalá protège contre la démence, la paralysie et la cécité. C'est le patron des docteurs.

Dans la nature, il est symbolisé par les collines, les montagnes et les lieux en altitude. Les métaux blancs et surtout argentés lui appartiennent. Il domine aussi les pierres blanches comme l'onyx blanc ou le nacre.

Obbatalá porte aussi les noms (caminos) de :

Obbatalá est un Irunmolé (énergie mère envoyée sur terre par Oloddumare) qui fut converti en Orisha à cause de ses erreurs. Durant sa vie sur Terre, il fut roi des Igbós. Dans le Palo, il est appelé Quenqui, Kenqui, Mamá Quenque ou Mama Kangu. En Kimbisa, il est connu comme Yolá, Yayé, Iña Naaba, Mamá Kenqué, Mamá Kéngue, Quenqué, Pandilanga Npungo Kikoroto ou Tiemba Terra. Pour les Ararás, Obbatalá porte le nom de Naná Burukú, Chegbo Lisá ou Dadda Awoay Maggada. En langue fon, il est connu sous le nom Lisa. À Haïti, c'est Lissa et au Brésil Oxalá.

Les "fils" directs d'Obbatalá sont les personnes qui sont touchées d'une malformation, les albinos, les malades, les immuno-définicients et ceux qui ont des difficultés physiques ou mentales. En effet, un patakí raconte qu'Oloddumare chargea Obbatalá de créer les êtres humains. Un soir, celui-ci, amateur de vin de palme et sous l'influence de cette liqueur, conçut accidentellement un certain nombre d'humains malformés dont des albinos, des nains, des bossus, des recroquevillés, des boiteux... Bien qu'il soit chargé de modeler les corps, la vie était du seul ressort d'Oloddumare. Ce dernier leur insuffla la vie. Depuis, toute personne avec un défaut physique ou mental est un ení (être sous protection) et un omó (fils) d'Obbatalá même si la personne est déjà liée à un autre Orisha.

Les "fils" d'Obbatalá sont dotés d'une grande volonté. Ils défendent leurs idées même s'ils sont seuls contre tous, ce qui parfois leur vaut d'être considérés comme entêtés. Généralement, ils exercent un emploi intellectuel comme artiste ou écrivain. Ils possèdent une grande intelligence et un vaste savoir. De nature réservée et tranquille, ils ne regrettent jamais leurs décisions. Ils sont dignes de confiance. Ils maintiennent la propreté avec soin.

C'est un Orisha extrêmement respectueux. Il n'admet pas que l'on manque de respect à quelqu'un, que l'on profère des paroles dures ou injurieuses ou que l'on se dénude en sa présence. Ses "fils" doivent donc être très respectueux mais exigent en échange d'être respectés.

Obbatalá est accompagné d'un groupe de divinités que l'on appelle les Fúnfún (Orishas blancs) qui comprend par exemples Oké, Borosiá, Ogá ou Agidaí. Ils sont vêtus de blanc et leur collier est également blanc. Ils partagent les mêmes attributs, offrandes, interdictions et sacrifices qu'Obbatalá à quelques exceptions près.

Son histoire

Histoire d'Obbatalá

Obbatalá est le fils direct d'Olofin et d'Oloddumare. On dit parfois qu'à travers ses différents caminos et patakís, il est à la fois le père et la mère de tous les Orishas. Son nom signifie alors "le roi des dvinités". C'est le seul Orisha qui est à la fois masculin et féminin.

Patakís

Les attributs d'Obbatalá

Obbatalá est représenté comme étant une personne âgée, recroquevillée et tremblante dont les mouvements sont lents. Il s'appuie sur sa canne en métal blanc pour marcher au plus haut des montagnes, sur les sommets enneigés. Il est, dans certains cas, également décrit comme un jeune homme adroit qui monte un cheval.

Sa couleur est le blanc. Obbatalá est toujours vêtu de blanc. Des soleils et des lunes sont des fois cousus sur ses habits. Il porte un brassard en argent ou de métal argenté. Dans ses caminos guerriers, il arbore une bande rouge en bandoulière sur le torse. Autour de la taille, sa ceinture est composée de 8 foulards blancs. Il porte sur la tête une couronne faite de 16 plumes blanches de perroquet. Son collier (eleke) se compose de perles blanches. Dans certains cas, sont intercallées quelques perles de la couleur correpsondant au camino. Par exemple, pour Obbatalá Ayágguna, Obbatalá Oshagriñan et Obbatalá Oshalufón, on insère une perle rouge toutes les 24 perles blanches. Il est aussi possible d'y placer des escargots. Pour Obbatalá Obá Moró, ces perles ne sont pas rouges mais violettes. Pour Obbatalá Oshanlá, une perle ivoire ou nacre est intercallée toutes les 16 perles blanches. Pour Obbatalá Alaguema, les perles blanches sont mélangées avec des perles vertes.

Ses attributs de pouvoir sont un sceptre (opayé, poayé ou puayé) ou un bâton de commandement (opa) qui est un symbole de suprématie et de pouvoir et non un accessoire lié à la vieillesse, un bracelet d'argent et un iruké blanc, sorte de fouet en crin de cheval dont le manche est orné de perles blanches parfois combinées avec des perles rouges, qui lui sert à se purifier ainsi que le monde qui l'entoure. Ses principaux attributs sont tout objet de couleur blanche, en argent ou en métal argenté. Par exemple, on trouve des bracelets argentés (souvent au nombre de 2, 4, 6, 8 ou 16), des colombes en métal, une agogó (cloche) argentée, une chaîne, un abebé (éventail décoré de perles blanches) ou une main qui tient un sceptre. Cela peut aussi être une baguette de commandement, un serpent, 2 œufs en ivoire, un soleil, une pleine lune, une demi-lune, 8 ou 16 okotós (limaces) ou des escargots (igbín). Généralement, ses objets sont enveloppés de cotton.

On lui sacrifie par immolation des chèvres blanches, des colombes blanches, des poules blanches, des faisans blancs, des serpents et des limaces. Les offrandes (addimú) qui lui sont faites sont tout aliment de couleur blanche et sans sel comme du riz blanc non salé qui peut être accompagné de lait et de beurre de cacao, des galettes de haricots rouges pelés, moulus et cuisinés sans sel déposés sur des feuilles de bananes, du lait, de la champola (soda à base de corossol ou autre fruit et de lait), de la noix de coco, de la meringue ou du riz au lait. On peut aussi lui offir du maïs grillé, du millet, des petites boules d'igname ou de malanga (sorte de topinambour), des fruits à surface granuleuse (grenade, sapotille, corossol, anone), des escargots, des limaces, des dragées argentées ou des fleurs blanches dont en particulier la fleur de cotton. Tout ce qu'on lui donne doit être assaisonné d'efún (poudre de coquille d'œuf et de chaux) et d'orí (beure de cacaco). Il ne faut surtout pas lui donner de crabe, d'haricots ou d'huile de palme et il ne boit absolument jamais de boisson alcoolisée. Ses "fils" ne sont pas non plus autorisés à consommer ces produits.

Les plantes (ewes) associées à Obbatalá sont :

Réceptacle pour Obbatalá
Réceptacle pour Obbatalá

Pour invoquer Obbatalá, on utilise une soupière qui peut être d'argent, d'un métal argenté ou de petits carrés de couleur blanche. Comme il vit dans les lieux obscurs et protégés de la lumière, son réceptacle est placé en hauteur et on le couvre d'un foulard. Sa soupière est accompagnée de 4 ou, dans certains cas, 8 pierres trouvées dans les collines (otás ou okés). Ces pierres ne doivent pas être exposées au soleil, à l'air libre ou à la belle étoile.

Quand il n'est pas possible de définir quel est l'Orisha, l'ange gardien, d'un individu, on lui attribue Obbatalá. Les sacerdotes d'Obbatalá sont appelés Ochabí.

Si un Orisha ne se calme pas, un fidèle doit se placer devant l'image d'Obbatalá et l'invoquer pour lui demander le calme et la paix. Obbatalá parvient même à apaiser Changó et Oggún.

On le salue en s'allongeant, le visage face au sol et les bras collés au corps, tout en prononçant la formule suivante : ¡Jekúa Babá!

Ses chiffres sont le 8 et ses multiples. Son jour est le jeudi. Son jour saint est le 24 septembre.

Syncrétisme

Obbatalá est associé à la Virgen de la Merced ou Nuestra Señora de las Mercedes (Notre Dame de la Miséricorde), patronne de Barcelone. À Cuba, son côté androgyne fait qu'il est aussi associé au Santísimo Sacramento.

Quand l'Espagne était sous le joug arabe, des groupes de chrétiens tentaient de sauver les captifs qui languissaient dans les prisons sarrasines. Une légende raconte que San Pedro Nolasco fut témoin d'une apparition de la Virgen de la Merced qui le pressa de mettre en place un ordre religieux dont l'objectif fut d'obtenir le rachat des chrétiens captifs. Autant San Raymundo de Peñafort que Jaime I, roi d'Aragon, eurent cette même inspiration. Ainsi, d'un commun accord, il fondirent le 10 août 1218 l'Orden de la Redención de los Cautivos (Ordre de Rédemption des Captifs) sous la protection de la Vierge qu'ils nommèrent Santa María de las Mercedes.

Les chants

Les toques

Durant l'oru seco, on lui dédie un toque qui contient 6 rythmes :

Des partitions concernant quelques toques peuvent être trouvées sur le site CityPercussion.

Le plus grand chanteur est certainement Lázaro Ross. Je vous conseille de l'écouter avec le Conjunto Folklórico Nacional de Cuba ou avec le groupe Olorun. Il a consacré un disque à Obbatalá intitulé Orisha Aye - Obatala.

De nombreux morceaux sont également en écoute libre sur le site Olofin.

Obbatalá :

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