Le Cha Cha Chá

Histoire de la danse

Le Cha Cha Chá n'est pas né du jour au lendemain, il est le résultat d'un processus d'évolution du Danzón mené par le violoniste Enrique Jorrín Oleaga à partir de 1948. Pour s'adapter à ces changements, les danseurs du club Silver Star de la Havane, société réservée aux Noirs qui invite régulièrement l'Orquesta América qu'Enrique a rejoint, développent les premiers pas et figures du Cha Cha Chá. Rapidement, ces mouvements s'étendent au début des années 1950 aux autres salons de la capitale dont le fameux Prado y Neptuno où est étrenné le morceau "La engañadora" considéré comme le premier titre de Cha Cha Chá.

Pas de base

Il est dit que Cha Cha Chá, initialement appelé Triple-Mambo, vient du bruit de frottement des pieds des danseurs sur le parquet quand ils ont essayé d'adapter leur façon de danser à la musique, créant la figure rythmique appelée escobillo. Certains disent que Jorrín, voyant les danseurs chercher un pas de danse, aurait fait une démonstration de quelques pas en imitant avec sa voix le son de ses chaussures sur le plancher, "cha-cha-chá". Puis ce nom aurait été utilisé en 1952 par le chœur dans "Silver star". D'autres musiciens comme Antonio 'Musiquita' Sanchez expliquent que c'est une invention fortuite du joueur de güiro Gustavo Tamayo qui, lors d'une soirée dansante en 1952, déplaça le rythme dans la dernière partie de "Silver star". Les danseurs, décontenancés, auraient alors traîné des pieds en cherchant comment retomber dans le rythme. Le bruit des semelles sur le parquet faisait "chhh chhh". Un des musiciens aurait alors improvisé le fameux refrain "Cha cha chá, Cha cha chá, es un baile sin igual".

Cette anecdote indique que les pas du Cha Cha Chá sont réalisés en glissant les pieds sur le sol. La danse s'effectue de manière très relâchée. Le pas de base est un peu plus complexe que dans les danses telles que le Son ou le Mambo. La vitesse modérée et la rythmique marquée masquent cette relative difficulté, rendant cette danse très populaire. Le pas de base est composé de 2 pas dits "lents" et de 3 pas "rapides" successifs (qui rappellent l'onomatopée "cha-cha-cha"). Le dernier pas rapide tombe sur le premier temps de la musique.

Depuis sa création, divers pas et figures ont été ajoutés sans jamais modifier l'essence de la danse. Aujourd'hui, le Cha Cha Chá est aussi interprété seul ou guidé par un meneur et imité par un groupe de danseurs.

Cuadrado ou cajón

Adapté du pas de Mambo portant le même nom, il est réalisé de manière moins sautée en gardant le glissé des pieds sur le sol du Cha Cha Chá. Danseur et danseuse effectuent, en sans opposé, un carré dans un sens puis dans l'autre.

Triple cha ou cepillo

Ce pas s'effectue en effectuant de manière répétée les 3 pas rapides du pas de base. Ce mouveent est donc plus déplacé et dynamique. En général, danseurs et danseuses effectuent le mouvement en sens inverse, s'écartant et se rapprochant. Les bras réalisent une sorte de balayage pour marquer chaque série de pas rapides.

Suiza

Les danseurs sautillent en imitant des personnes jouant à la corde à sauter.

Le Cha-Cha

Le Cha Cha Chá désigne aujourd'hui plusieurs danses assez différentes. À l'origine cubaine, elle fut aussi reprise et codifiée par Pierre Jean Phillipe 'Monsieur Pierre' Zurcher-Margolle et sa partenaire Doris Lavelle puis introduite comme danse de compétition dans la catégorie des danses latines (danse où chacun peut ajouter ses propres figures en plus de celles recensées à l'inverse des danses standard) au World Dance Council. Cette modalité de la danse, appelée Cha Cha ou Cha Cha Chá de salon en opposition au Cha Cha Chá cubain, est très éloignée de la danse insulaire sur plusieurs points. Tout d'abord, la rythmique a été simpliée en décalant le comptage pour que le premier pas lent tombe sur le premier temps de la musique, soit 1-2-cha-cha-cha au lieu de 2-3-cha-cha-cha. Ensuite, au niveau de la tenue du corps qui est maintenu très haut dans le Cha Cha Chá de salon. Les appuis se font plutôt sur la pointe des pieds. Les mouvements sont réalisés tout en tension (bras, jambes...). Tout ceci est en totale contradition avec l'attitude de la danse cubaine qui est très ancrée dans le sol avec une flexion des genoux et très relâchée avec un mouvement marqué des épaules et du torse.

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