Présentation générale d'Ossaín
Ossaín, Osaín, Osain, Ozain, Osayín, Osanyin est un Orisha majeur, maître de la nature (en particulier du monde végétal), de la forêt et de la végétation qui la recouvre. Il connaît donc tous les secrets de la nature (plantes, animaux et minéraux). Son savoir sur les propriétés magiques des herbes fait de lui un grand guérisseur, dieu de la pharmacopée. On le surnomme parfois le "sorcier des Yorubas". Il s'est réfugié dans la forêt où il vit seul. C'est un chasseur solitaire.
C'est un Orisha devin. On dit qu'Ossaín donne l'ashé (énergie spirituelle) à Orunmilá. Il veille sur les tambours batás. Il représente la partie gauche du corps humain.
Ossaín sauve la vie, donne de la force pour la guerre et éloigne la mort (Ikú) et les osogbos (maux qui peuvent frapper les hommes). Il protège contre les afflictions des oreilles et des yeux et contre la fièvre.
Son nom complet est Ossaín Oguenegui Aguaddo Kuni-Kuni, Ossaín Aguenegui Aguaddo y Kurí Kurí ou Ossaín Agguchuiye mais il porte aussi les noms (caminos) de :
Tous les caminos d'Ossaín sont associés aux herbes, à la guérison, au secrets des montagnes ou à la sorcellerie. Son culte vient des terres Takua, Yesá et Oyó. En langue fon, on le nomme Aroni. En Haïti, il s'appelle Ossangue ou Loko. Les Ararás lui donnent le nom de Gurunfinda. Dans le Palo aussi. Dans le Kimbisa, on le nomme Sindaula Ndundu Yambata Butan Seke.
Les "fils" d'Ossaín, appelés adajunshes, sont murs et équilibrés. Leur vision de la vie n'est jamais dogmatique ou conventionnelle mais plutôt réaliste et pragmatique. Ils ne laissent jamais leurs émotions interférer avec leur jugement adroit sur les hommes et les événements.
Son histoire
Histoire d'Ossaín
Ossaín est un Igbamole, il est venu au monde par volonté d'Olodumare. On ne lui connaît pas d'épouse. Il a de fortes affinités avec Ochún et Changó, pour qui il est le parrain. C'est un grand ami d'Oggún et d'Ochosi qui comme lui aiment les bois.
Patakís
Les attributs d'Ossaín
On représente Ossaín avec un seul œil, une seule jambe, un seul bras, une oreille plus petite que l'autre (c'est avec la plus grande qu'il écoute). On dit qu'il aime beaucoup fumer et qu'il a la déconcertante habitude de se manifester auprès des couche-tard pour leur demander du feu.
Sa couleur est le vert. Son collier (eleke) se compose de perles de différents tons de vert.
On lui sacrifie par immolation des chèvres, des tortues (jicotea), des coqs et des oiseaux. Les offrandes (addimú) qui lui sont faites sont des jicoteas rellenas (chair de tortue mixée avec des tomates, du persil, beaucoup de l'ail, de l'oignon, du basilic, de l'origan et du poivre à laquelle on ajoute des œufs et de la mie de pain. Le tout est fumé dans une feuille de banane et servit dans la carapace de l'animal) et du tabac.
Les plantes (ewes) associées à Ossaín sont toutes celles qui viennent de la montagne et tous les bâtons. On peut par exemple citer : helecho, higuera, huevo de gallo, palo blanco ou hierba hedionda.
Le réceptacle d'Ossaín est une calebasse (güiro) suspendue et décorée de 4 plumes, une carapace de tortue (jicotea) et une jarre en terre cuite qui contient 3 pierres venant des montagnes et des cauris. Il vit aux côtés de Changó et se nourrit de tout ce que mange ce dernier.
Ossaín ne prend pas possession des fidèles. Celui qui travaille avec Ossaín est appelé Ossainista. Ce peut être un homme ou une femme si elle a atteint la ménopause. Il doit connaître toutes les propriétés des ewes (plantes), des montagnes et les chants sacrés pour faire l'omiero (mélange d'herbes macérées dans l'eau avec des éléments spécifiques à chaque divinité). Ils doivent rendre régulièrement hommage à Ossaín pour que les plantes utilisées ne perdrent pas leur ashé. C'est une des énergies les plus importantes d'Osha que l'on retrouve dans Yoko Osha (cérémonie d'initiation), les ebbós (actes d'offrande, de sacrifice ou de purification se préparant à base de plantes, d'animaux ou de fruits), la nourriture pour les Orishas, dans la purification des colliers (elekes) et toute cérémonie de consécration car les herbes et les plantes y sont toujours présentes.
On le salue avec la formule suivante : ¡Ashé Ossaín, moguayé!
Ses chiffres sont le 7 et ses multiples. Son jour est le vendredi et son jour saint le 17 janvier.
Syncrétisme
On l'associe avec San Silvestre, San Antonio Abad, San José, San Benito ou San Ambrosio. Pour le Kimbisa, on le lie à San Ramón Nonnato.
Les toques
Durant l'Oru Seco, on lui dédie le toque appelé Kúru-Kúru Be'te (kùrùkúrù bẹ ẹ̀tẹ́ en langue locale) qui contient un rythme et 2 conversaciones :
Ossaín :
- CubaYoruba
- Ecured
- Wikipedia (es) - Ossaín
- OrishaPlace
- BOLÍVAR ARÓSTEGUI, Natalia. Orishas del panteón afrocubano. Quorum Editores, 2008. Disponible sur Google Book